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dimanche 19 mai 2013

LE FOOTBALL EST UN SPORT QUI SE JOUE A 11...

                          Fritz Walter, capitaine des champions du monde allemands 1954. Déjà...

...et à la fin ce sont les allemands qui gagnent.

Tout footeux de salon digne de ce nom connait l'implacable adage de l'ex avant-centre anglais Gary Lineker.
Certes, ces dernières années, il était quelque peu tombé en désuétude.
Mais en France, cette phrase reste gravée au fer rouge dans les cerveaux... Les cruelles défaites de Saint-Etienne en finale 1976 contre le Bayern Munich (poteaux carrés et but discutable sur coup-franc) et celle de l'Equipe de France à Séville en 1982 contre la Mannshaft (agression de Schumacher sur Battiston, arbitre dépassé voire partisan, et défaite aux tirs aux buts), sans même parler de la rebelote de 1986 à Guadalajara (RAS pour une fois) ont traumatisé toute une génération.
Ces cicatrices béantes n'ont été cautérisées que le 26 mai 1993 (victoire de l'OM en Ligue des Champions contre Milan), et surtout le 12 juillet 1998 dans la soirée, après le troisième but contre le Brésil... Vous remarquerez qu'il n'y avait pas de teutons en short en face, sinon les vieux fantômes resurgissaient...

Le problème avec les allemands, c'est qu'on a souvent l'impression qu'on peut les battre... et qu'on perd toujours! Entre leurs poteaux qui attirent les tirs adverses, leurs défaites en phases de poules qui les placent ensuite dans la bonne partie de tableau, les arbitres qui ne les lèsent pas et leurs remontées au score improbables, souvent dans les dernières secondes d'une partie, là où ça brise le moral de l'adversaire pour le restant de sa carrière, à ce niveau-là ce n'est plus de la chance, c'est une marque de fabrique!

Alfredo Di Stefano, la star argentine du grand Real Madrid des années '50, disait : "Les buts ne se méritent pas, ils se marquent". Un allemand aurait pu le dire aussi.
Berti Vogts, le sélectionneur allemand des années '90 et champion du monde 1974, a dit un jour : "Celui qui travaille et s'obstine peut toujours compter sur la chance, à un moment ou à un autre".
Son compère Rainer Bonhof, l'un des plus terribles tireurs de coups de pied arrêtés, disait : "Je tire toujours mes pénalties en force, car à partir d'une certaine vitesse, l’œil humain ne perçoit plus les objets"...
Ce mélange de travail, d'obstination, de pragmatisme, de puissance, de cynisme et de confiance en soi n'a pas toujours donné un spectacle sexy, mais s'est révélé terriblement efficace sur la durée, avec l'un des trois plus beaux palmarès du foot mondial.
Un foot rigoureux et sûr de lui, bien à l'image de la nation européenne la plus compétitive.

Le foot est "La bagatelle la plus sérieuse du monde" (Christian Bromberger, essai publié en 1998).
Mais aussi : "Le foot est une parabole de la vie". C'est ce que, dans mon fameux roman, Fabien Caramel explique à Amandine Bereta ,qu'il réussit presque à intéresser...
Moi-même, j'ai été tellement fasciné par la force morale du football germanique que j'essaye de m'en inspirer dans la vie de tous les jours, car la vie est football, un match dans lequel, malgré l'adversité ou la malchance, il ne faut rien lâcher, rester concentré sur ses objectifs et se battre jusqu'à la dernière seconde des arrêts de jeu!
Ecrire un livre sérieusement (c'est-à-dire pas en faisant ça juste pendant les pauses repas avec un hot-dog dans l'autre main), puis essayer de le faire connaître sans relations mais avec obstination, parce-que l'on sait qu'on y a mis le meilleur de soi, mais aussi chercher un emploi, chercher sa moitié, quel que soit le but, la vie est une suite de matches liés les uns aux autres, et c'est cela le thème central de mon roman.

Un roman pile poil dans l'actualité, puisque samedi 25 mai aura lieu la finale de la Ligue des Champions entre le Bayern Munich et le Borussia Dortmund, la première finale 100 % allemande de l'épreuve-reine du foot de clubs européen.
On peut toujours rêver à un score identique à celui de la finale de la coupe d'Allemagne 2012, où le Borussia avait battu le Bayern 5 à 2, après l'avoir dominé aussi en championnat... Seul accroc de cette saison de rêve dortmundoise (?) : la double défaite en Ligue des Champions contre... l'OM (6-2 en cumulé).
De là à penser que l'OM a lui aussi l'étoffe d'un champion d'Europe, à quelques jours du vingtième anniversaire de son sacre européen, il y a un pas que même moi, pourtant marseillais pur jus, ne peut pas franchir... Faut pas rigoler, quand même...

Il y a quelques semaines, je lisais l'excellent "Thérapie" du non moins excellent écrivain anglais David Lodge, dans lequel un scénariste dépressif tout aussi anglais tient son journal durant l'année 1993.
A la date du 27 mai, j'ai eu l'agréable surprise de lire (p. 246) : "Je l'ai convié à venir assister à la deuxième mi-temps de la finale de la Coupe d'Europe entre le Milan AC et Marseille. Marseille a gagné un à zéro. Une belle partie, même s'il est difficile de se passionner pour un match où n'est pas impliqué un club britannique."
Ceci dit, je ne sais pas si on avait vu le même match... Il fallait vraiment être marseillais pour penser cela, car en finale, seule la victoire est belle... Demandez aux stéphanois...

Mais, en paraphrasant Gary Lineker, ce samedi on pourra dire : le foot est un sport qui se joue à 22 allemands, point barre!

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