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lundi 25 avril 2016

PAUVRES PEPES, une nouvelle de Jamie CUMINDOR

Salut,

Vous trouverez ci-dessous une de mes nouvelles, publiée dans l'ouvrage "Le jour où le mur de Berlin n'est pas tombé, et tous ceux qui suivirent" (Editions Uchroniques, 2014).
Elle s'intitule "Pauvres pépés"...
Elle est courte, mais comme on dit toujours dans ces cas-là, c'est pas la taille qui compte!
Dans une nouvelle, l'important c'est la chute et comment on l'amène.
Comme quand il s'agit de faire tomber un mur...

Jamie



Pauvres pépés
ou
Une histoire parallèle au Mur

« Ha ! si ce putain de mur était tombé en 89... On en serait pas là maintenant à disputer le maigre gibier qui reste aux loups et aux chacals... » grommela notre doyen après avoir craché son noyau de pêche dans les flammes.

Les quatre chasseurs étaient de retour au campement avec les deux chiens. La plupart dʼentre nous se tourna vers eux.
« Pas grand-chose aujourd’hui... Quatre lapins et une demi-douzaine de pigeons. Même pas de quoi assurer le repas du soir, je sais...
— On a quand même eu un sanglier, mais il avait des tumeurs... On lʼa laissé aux hyènes qui nous tournaient autour... Bon appétit ! Quʼelles en crèvent, les salopes !
— On a aussi été coursé par une meute de loups. Il y en avait un de monstrueux... On lʼa dégommé, mais on a eu un mal fou à faire déguerpir les autres. Ils étaient affamés !
— Moi jʼai chopé deux grands lézards verts. On pourra toujours les rajouter à la soupe... »

Certains soirs autour du feu de camp, les quelques vieux restants parmi les survivants que nous sommes radotent encore et encore sur le fait qu’en 1989, le Mur et la paranoïa qui l’entourait auraient soi-disant été à deux doigts de tomber. Ils soutiennent même mordicus que les Russes auraient pu devenir nos partenaires plutôt que nous balancer la purée, que ça sʼest joué à peu de choses...
Pauvres pépés, ils ont perdu la boule... Même moi qui aime pourtant les bouquins de science-fiction – jʼen ai trouvé des tas qui nʼont pas cramé ! – , je pense que les radiations leur ont fondu les neurones...
Pour vous dire... Il y en a même un qui ajoute toujours, assis sur sa banquette de bagnole pourrave :
« Si cette extrémiste, cette Angela Nerkel ou jʼsais plus comment, n’avait pas tiré sur un vopo ce soir-là, il n’y aurait pas eu de bain de sang, et je suis sûr que les barrières se seraient levées... »